Je m’aperçois que je n’ai encore jamais parlé musique dans cette section « coups de cœur ». C’est surprenant car la musique m’accompagne partout, tout le temps. Quand je travaille, quand je dors, en train, en randonnée, pendant les courses. Seul, les écouteurs vissés dans les oreilles, la réduction des bruits extérieurs réglée au niveau maximal, j’oublie le monde, j’oublie le temps, j’oublie.
J’ai découvert bien tard (ce mois de février) cet album hommage à la mythologie grecque qui date de 2016 (soit 2 ans avant le décès du compositeur). J’aimais déjà énormément son travail de composition pour les films de Denis Villeneuve (Arrival) ou de Darren Aronofsky (Mother!) et j’ai eu envie d’écouter cet album solo en espérant découvrir un travail encore plus intimiste (qu’il l’est dans les films précédemment cités).
Je n’ai pas été déçu. Malgré la douceur des tons, des textures et tessitures, l’album est un violent coup dans le ventre, de ceux qui vous coupent le souffle et vous laissent K.O. Une plongée en apnée dans un océan de mélancolie et de spleen. Où chaque morceau est une phrase, une pensée, un instant qui tourne et retourne inlassablement dans l’esprit du compositeur et de l’auditeur. Une ritournelle, une rengaine qui fait revenir avec nostalgie les plus beaux moments de la vie.
J’aime quand un auteur continue son travail et sa réflexion sur ses anciennes créations, qu’elles continuent autant d’évoluer dans son esprit qu’il ressente le besoin de la reprendre, la retravailler, la laisser vivre. Flight from the City que vous pouvez entendre juste au dessus est une ré-écriture de Wrestling tiré la BO du film Personal effect en 2008. Les deux morceaux se répondent et oublient les 10 années qui les séparent pour se rejoindre dans vos oreilles. Un pur bonheur, comme tout le reste de l’album.