Et la basse fut…

Je commence souvent un morceau en écrivant la ligne de basse. J’aime le son de cet instrument et aurais aimé savoir en jouer en vrai. Quand je branche mon clavier maître, j’ouvre donc un VSTi de basse. Ici, c’est l’excellente Scarbee Rickenbacker de chez Native Instrument qui commence à faire chauffer ma mémoire disponible. L’écriture est super basique, en l’écoutant aujourd’hui je me dis que j’aurais du y revenir pendant la composition mais que je ne m’en suis pas aperçu et donc que c’était pas si mal comme ça. Quand j’écris, j’ai du mal à garder le tempo, je recale donc à la main ou en quantification. Je vous met la ligne visuelle, c’est amusant à suivre.

Thème Principal

En général, je laisse tourner la ligne de basse plusieurs fois et je lance une autre piste pour essayer de trouver une mélodie qui collerait dessus. Parfois je fais l’inverse quand j’ai un thème déjà en tête, mais ce n’était pas le cas ici. Comme je suis flûtiste de non-formation (ou plutôt, j’ai fait ma formation dans les pubs de Nantes en session irlandaise), il est fréquent que je sorte ma flûte traversière pour chercher une mélodie. Là, j’avais la flemme et c’est mon super Ocarina virtuel de chez Embertone qui a fait le job.

Voilà, je voulais un truc bateau, très simple et qui reste dans la tête. Je pense qu’on y est, 80% du travail est fait. Ne reste plus qu’a faire sonner le tout car pour l’instant, c’est pas gégé quand y’a juste Basse & Flûte.

Accompagnements

Reste donc les 20% à faire, accompagner le thème et lui donner, dans ce cas, un coté punchy un peu ethnique. Pour le coté punchy, je pars sur des accords de guitare (un vieux preset de colossus « 2 Guitars ») et je cale des pseudos accords dessus (ce ne sont pas des accords).

Et déjà, le mélange entre la ligne de basse et l’apport de ces guitares (et le petit slide) ajoute un truc sympa. Ca fait sautiller sur sa chaise le compositeur qui se dit qu’il est sur la bonne voie.

Je lance ensuite un plugin très sympa. Le RealiBanjo. Cet instrument est un banjo qui peut être joué note par note mais il possède aussi une fonctionnalité très bien pensée. A partir d’un accord joué, il joue un arpège de banjo automatiquement et carrément automatisable. Désolé pour les néophytes, je pense que les images et le fichier mp3 seront plus parlants.

C’est plus facile à régler et surtout ça rend bien plus réaliste que si c’était fait à la main notre par note (et c’est un sacré gagne temps). Voici donc les accords écrits sur le logiciel et en dessous, ce que le RealiBanjo va jouer.

 

Le coté punchy est presque comme je le souhaite. J’ajouterai des percussions plus tard mais je n’oublie pas le message qui doit passer dans ce générique. C’est un récit d’aventure, il faut qu’on sente dès le début qu’on va voyager, d’un pays à un autre. L’idée va être d’utiliser des instruments « World/Ethniques ». Pour cela, je vais piocher dans plusieurs banques sons (Kontakt, Colossus…) et j’en sors : Un Duduk, instrument à hanche arménien utilisé au cinéma dès que l’on veut installer une ambiance orientalo-égyptienne et un Uilleann Pipe, une cornemuse irlandaise au son exceptionnel qui se joue non pas en soufflant à la bouche mais en utilisant une sorte de gonfleur à matelas coincé sous un bras. De l’autre bras on presse sur le sac, on joue avec les 2 mains et on peut utiliser son genou pour changer d’octave et ses pouces pour utiliser des bourdons supplémentaires. les vrais joueurs chantent évidemment en même temps sinon c’est trop facile. J’ai eu l’occasion d’en jouer une fois, un grand moment.

Voici donc ces deux instruments avec des réglages de pan et de réverbération que je n’expliquerai pas aujourd’hui.

 

Et maintenant tout ensemble, parce que là, ça faisait un peu pauvre…

Percussions

Evidemment, ça ne bouge pas trop sans percussions. Je commence par écrire une ligne de batterie assez bateau en tapant frénétiquement sur mon clavier. D’après Eva, cette étape est toujours étrange. Comme je compose au casque elle entend uniquement les touches du clavier qui s’écrasent sous des coups violents. Ca doit être fatiguant…

Ensuite, pour rester dans l’esprit Adventure-Journey-AroundTheWorld. J’ajoute des percus ethniques. Je sais que beaucoup de compositeurs MAO détestent les boucles de percus (Derbuka). Ce n’est pas mon cas. je n’arrive jamais à faire mieux de toute façon. J’ai donc juste appuyé sur 2 touches pour faire ça. Désolé.

 

J’ajoute ensuite « l’introduction » ces 4 coups de baguette qui vous appellent à l’aventure. J’imagine à chaque fois que c’est Flagada qui les tape avant de s’asseoir à la batterie. Ca me fait rire. Le morceau est terminé, je passe environ 4-5 heures sur ce genre de trucs (sans compter les voix dans ce cas). Voici donc l’instrumental du générique :

 

Les voix ont été enregistrées bien plus tard, quand je les avait trouvées en fait (en attendant, j’avais un truc très mal enregistré juste pour noter mes idées). Voici en bonus, les voix. Toutes seules.