J’ai participé à un projet passionnant ces derniers jours. A l’initiative de Phil_Goud, qui avait posté un fichier audio surprenant sur PodCloud où il annonçait que toutes ses connaissances, ses proches, ses collègues autour de lui avait disparu. Le message était clairement un appel à l’aide. Quelques heures plus tard Picaboubx postait une réponse similaire. Le soir même, quand Eva a disparu de l’appartement, nous laissant seuls John Malkovitche et moi, j’ai aussi posté sur le flux dédié un message audio. Evidemment très inquiet mais aussi rassuré de trouver de la compagnie, l’échange de messages a continué, Quenton, Walter Proof et Redscape nous ont rejoints et nous avons tous assisté à des phénomènes plus étranges les uns que les autres.
Ce qui est amusant avec le projet 404, c’est que très peu de consignes ont été données et que cela a laissé énormément de liberté aux « acteurs » de cette fiction improvisée. A la manière d’un Cadavre Exquis, les premiers messages ont posé les bases de l’intrigue. Quelques rappels des évènements ont été publiés sur un document Drive par Phil ainsi qu’un bulletin météorologique quotidien pour maintenir une certaine cohérence et une chronologie crédible. Mais les émotions, les passages à vide, les tentatives de survie et la folie dans laquelle les différents protagonistes tombaient progressivement ont été découverts au fur et à mesure par les autres grâce à ces fichiers audio, à des tweets cryptiques et des échanges de smileys (Tweeter et mon site étant étrangement buggé pendant cette aventure, désolé pour ce flood).
Transmedia, oui, comme beaucoup de projets aujourd’hui. Mais ce qui me plaît énormément ici, c’est l’utilisation des codes des émissions podcastées dans le monde de la fiction. Une EmiFiction ? L’absence de scénario concret met les autres acteurs dans une position d’écoute comme lors d’une chronique, ils ne peuvent intervenir que lorsque le message est terminé et construisent donc leurs réponses sans connaître celles qui seront données par les autres. Il s’agit d’une discussion et non d’une performance basée sur un script connu de tous, en ce sens l’oeuvre est improvisée. Mais l’ajout de quelques effets et surtout la sortie complète de la réalité pour raconter un histoire (plutôt géniale au passage), c’est bien évidemment de la fiction.
Je ne sais pas si certains d’entre vous ont suivi l’aventure de l’extérieur (sans y participer), mais en tant que participant j’ai pris un grand plaisir à attendre avec impatience les réponses de mes camarades, réfléchir à ce que seraient les miennes. A tel point que, par moments, je me suis surpris à me demander s’ils allaient tous bien. De la réalité virtuelle, tout compte fait.