La nuit comme outil de travail. Depuis un peu plus d’un an, un traitement me fatigue beaucoup et m’oblige à faire quelque chose qui n’avait jamais été naturel : me coucher tôt. Avant, il n’était pas rare que 5 ou 6 heures de sommeil me suffisent et je profitais de longues soirées pour passer du temps sur mes projets audio. Depuis, même si les insomnies entrecoupent mes nuits, je suis couché vers 21h et je perds presque 4 heures « à moi » chaque soir.
J’ai donc dû modifier ma façon de travailler et trouver du temps sur la journée pour continuer à réaliser des fictions, faire de la musique… mais après une année le bilan m’attriste, je ne suis pas dans le même état d’esprit et les projets qui en résultent sont différents.
Toutes mes fictions « sérieuses » empreintes de mélancolie ont été écrites mais surtout réalisées et mises en musique de nuit. En perdant ce créneau, j’ai perdu les sentiments et l’esprit qui me guidaient dans l’obscurité. Ces moments très personnels où je pouvais laisser s’échapper mes inquiétudes et mes regrets.
Je ne suis pas frustré complètement cependant car je continue à produire des fictions et bêtises sonores pendant le jour. Celles-ci sont moins noires, peut-être un peu moins personnelles, mais l’important d’abord c’est de créer. Je regrette juste de ne plus avancer sur certains projets qui me sont très chers mais que je n’arriverai pas à préparer dans la lumière du jour.
J’attends avec impatience qu’on me rende mes nuits.